Kayiri : manier le gant et l’archet

Par Marjorie Aimé

Kayiri : nom burkinabè; la personne portant ce nom aurait l’intelligence de ne pas s’arrêter à ce que les gens disent. Métaphore signifiant : pensez ce que vous voulez!

Elle a commencé par l’éveil musical, puis le violon classique. Kayiri était la plus jeune de l’époque à entrer au Conservatoire de musique de Gatineau (8 ans) pour ensuite entamer les stages musicaux dans la région de Lanaudière durant l’adolescence. Parmi ses meilleurs souvenirs : le camp musical des Laurentides auprès de Monsieur Raymond Dessaints et Madame Johanne Arel. Elle fut inscrite au secondaire aux programmes sport-étude et art-étude conjointement. Au cégep, elle est retenue à l’Orchestre de la francophonie à la suite d’une audition et décide de visiter les professeurs du Conservatoire de musique de Montréal. C’est alors qu’elle perfectionne sa technique auprès de Madame Ana Drobac (La Pietà, Les Violons du Roy…).

Son dynamisme à tout casser la propulse vers une formation en interprétation pop et jazz à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) auprès de Madame Zoé Dumais. Un ami proche lui fait la remarque que son style musical lui fait penser à un violoniste brésilien réputé, soit Ricardo Herz. C’est alors qu’est entamée l’une de ses plus grandes aventures : elle entre en communication avec ce dernier et le rejoint l’espace d’un été pour étudier les différents styles musicaux qu’il interprète au violon. À son retour du Brésil (2014), elle se joint à un groupe de musique brésilienne et part en tournée avec celui-ci.

De fil en aiguille, elle se questionne quant à son essence et son style musical. Elle constate qu’elle aime beaucoup la musique pop, afro et le hip hop entre autres. Joignant l’utile à l’agréable, elle effectue beaucoup d’interprétation de chansons provenant de la musique pop.Elle aime improviser au violon en plus de chanter et faire du rap.Elle partage son temps entre ses fougueux projets artistiques personnels, et l’Ensemble Obiora, pour les vertus qu’il prône.Pour Kayiri, la musique classique touche l’âme. Cependant,si l’on devait transporter la personnalité de Mozart à notre époque, celui-ci ajouterait fort probablement une touche électronique à sa musique!

style et design Ryme Zahzam , Photo @jonimitchellontherun Marie-Elaine Gagné, MUA @gabbiemcguire Gabbie Mcguire, Coiffure @Paulandre Marie Toussaint

Kayiri se projette dans l’avenir à travers une carrière solo effervescente. Elle reconnait avec gratitude sa bonne fortune de pouvoir équilibrer ses performances artistiques avec sa passion pour la boxe. Elle a d’ailleurs récemment remporté la deuxième position dans un tournoi international qui se déroulait en Suède. Mine de rien, la décennie de pratique de la boxe lui a permis de sortir de sa zone de confort et a renforcé sa confiance en elle dans tous les aspects de sa vie. Elle souhaiterait partager sa vibrante énergie sur scène avec les Beyoncé, Erykah Badu, Lauryn Hill, Cesària Évora et/ou Sudan Archives de ce monde. Parmi ses collègues, elle admire le multi-instrumentisteAnit Ghosh, violoniste doté d’un style de jeu très particulier qui s’inspire beaucoup des musiques tziganes turques et roumaines; l’auteure-compositrice, interprète canadienne, Briga; de même que Zander Howard-Scott, un musicien qui maîtrise divers instruments, un compositeur naturel, pouvant arranger des chansons existantes pour leur donner un caractère nouveau.

Avec son esprit compétitif à tout rompre et sa résilience, Kayiri parvient à se construire et se renouveler constamment en maniant avec soin sa main de fer contenue dans un gant de velours.

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Photo Cover : style et design Ryme Zahzam , Photo @jonimitchellontherun Marie-Elaine Gagné, MUA @gabbiemcguire Gabbie Mcguire, Coiffure @Paulandre Marie Toussaint